La Nuit des Béguines – Aline Kiner

Benignae, c’est ainsi qu’il les appelait – les « bienfaisantes ». Faisant de leur nom un synonyme de bonté et d’humilité, et de leur Ordre celui l’amour.

Ayant découvert l’existence des Béguines lors d’une visite à Bruges, l’idée d’en savoir un peu plus sur leur histoire et le fait d’apprendre qu’en plein cœur du Marais avait existé un béguinage me plaisait assez. Je me suis lancé dans cette histoire avec en tête les rois maudits, allez savoir pourquoi puisqu’il n’y a ici que trois cents pages.

L’auteur nous plonge donc dans le Moyen Age de Philippe Le Bel en commençant par la quasi fin de l’histoire avec un bûcher et une femme dessus. Sans compter une rousse prénommée Maheut. Tiens, maintenant que j’y pense c’est peut être de là que vient mon identification avec les rois maudits.

Toute la problématique tient dans les lignes suivantes. « Depuis qu’elles ont commencé à paraître au cœur des grandes cités, toujours plus visibles dans leur solitude, ces soeurs béguines sont accompagnées d’une odeur de soufre. Moquées, soupçonnées d’hypocrisie, accusées de changer de statut à leur convenance. La vieille femme n’a pas oublié le cruel Dit des Béguines de Rutebeuf, que certains chantent encore: «Tantôt elle est Marthe, tantôt elle est Marie / tantôt elle se garde, tantôt elle se marie.» Les plaintes du franciscain Gilbert de Tournai proclamant qu’on ne savait, à cause de leur mode de vie, comment les situer, s’il fallait les appeler séculières ou moniales ».

Si l’auteur nous montre bien que le Moyen Age n’est pas le lieu d’obscurantisme que l’on se plaît à nous apprendre parfois,elle nous décrit le contexte et ce besoin des hommes et de la religion d’affirmer leur pouvoir. En revanche, comme nous sommes dans le roman, je suis resté sur ma faim concernant les béguines « histoire faits et connaissances approfondies. »

De même cette fichue analogie avec les rois maudits me laisse à penser que ce livre manque un peu de souffle épique. Ce n’est pas faute de lorgner un peu ( très modestement) sur le nom de la Rose avec la recherche d’un texte interdit par l’église ( enfin celle des hommes).D’y mettre un peu de romantisme, voir de piment avec des relations condamnables pour l’époque ( quoique).

Bref, j’attendais peut être un peu trop d’un livre que j’ai lu sans déplaisir, relativement vite, mais qui me laisse avec un sentiment d’inachevé à tous les niveaux.

Les mystères de la troisième République – BD 77

Premier volet de cinq tomes dont l’intrigue se passe sous la troisieme république, un tour de force éditorial qui reprend le savoir faire de Richelle et Wachs. Un bon moment dans le passé.

1937…Lucien Fabre, l’autoritaire directeur de La Vérité, un journal antirépublicain à grand tirage, est sauvagement abattu.Les articles sulfureux de ce journal ont notamment brisé la carrière d’un ministre du gouvernement de Front populaire, qui avait interdit les ligues d’extrême-droite…Tout naturellement, c’est dans cette direction que le commissaire Peretti et son équipe orientent leur enquête.Philippe Richelle et Pierre Wachs tissent une intrigue passionnante qui s’inscrit dans une France malade de ses institutions, partagée entre la tentation communiste et la tentation fasciste, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale…

Novembre 1936. Le ministre de l’Intérieur en exercice, Roger Allendrot, est retrouvé mort noyé dans un étang en forêt de Rambouillet. L’enquête conclut à un suicide. Un an plus tard, le commissaire Peretti revient sur l’affaire. La thèse du suicide ne paraît plus si évidente. En effet, le policier se rend vite compte que l’autopsie avait été bâclée. Cela aurait-il à voir avec les prises de position du ministre contre les ligues nationalistes et antisémites qui pullulaient à l’époque? Dans ce deuxième tome de la série évènement Les Mystères de la 3ème République, les auteurs tissent une nouvelle intrigue passionnante dans la France des années 30, partagée entre la tentation communiste et la tentation fasciste, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale…

Paris, fin 1937. Albert Devigny et la plupart des activistes de son organisation d’extrême droite sont maintenant sous les verrous. Seul manque à l’appel André Paillol, alias le « Tueur dévot », qui a disparu de la circulation après avoir forcé un barrage de gendarmerie. Alors que l’un de ses adjoints est sur les traces du criminel, le commissaire Franck Peretti mène parallèlement une enquête où l’acronyme SAIC revient régulièrement. Officiellement un centre voué à la documentation industrielle et commerciale ou à l’étude des mouvements politiques, cette « Société anonyme de l’industrie et du commerce » serait en réalité une entreprise fantôme…  une nouvelle enquête du commissaire Peretti dans les dessous troubles de la IIIe République, nous montrant comment l’idéologie fasciste gangrénait l’ensemble de la société à la fin des années 1930.

Crime de guerre… Vichy, 1940. Une semaine à peine après la proclamation de Pétain en chef de l’État français, le Parlement adopte une loi permettant de se débarrasser sans formalité de tout fonctionnaire qui ne donnerait pas satisfaction… 2 ans plus tard, dans le Paris occupé, le commissaire Peretti enquête sur le meurtre de l’un de ses anciens hommes : l’inspecteur Perrier. Il s’agirait probablement d’un règlement de compte lié au juteux marché noir qui s’est installé pendant l’Occupation allemande…

Londres, octobre 1943. Sous l’impulsion du général de Gaulle, le BCRA (Bureau Central de Renseignements et d’Actions clandestines de la France Libre) met une priorité à unifier la Résistance en France, pour le moment déchirée entre les gaullistes et les partisans de l’ancien général vichyste Henri Giraud. À Paris, le commissaire Peretti est chargé d’aller rencontrer le responsable du mouvement giraudiste Renaissance : un dénommé Féval. Mais il ignore que derrière ce nom de code se cache une vieille connaissance qu’il aurait préféré ne pas recroiser…

Notre Espion en Amérique – Arnaud Delalande

Notre espion en AmériqueVoici l’histoire de Viravolta, véritable James Bond du XVIIIe siècle et espion du roi de France, jeté avec La Fayette dans la tourmente de la Guerre d’Indépendance. Aux côtés de George Washington et des Américains, il va livrer une guerre sans merci aux services secrets du roi d’Angleterre, à l’heure d’une révolution qui, avant la Révolution française, allait changer le monde en édictant le droit pour tous à la vie, la liberté, l’égalité et la recherche du bonheur…

Des antichambres de Versailles aux grandes plaines d’Amérique, de l’entourage du roi de France à l’intimité de Washington, des guerres de coulisses aux batailles épiques, voici, comme si vous y étiez, la naissance d’une nation – et celle d’un nouveau monde.

Arnaud Delalande continu d’explorer l’Histoire par le biais d’un héros récurrent et je ne boude pas mon plaisir. Pour mémoire..